Manuel Bouvier est un enfant du pays, de Bricon précisément. Mais sa famille paternelle possède une ferme à Damrémont où Manuel puise l’eau qui lui permet de distiller des fruits venus aussi de Haute-Marne au Havre à la distillerie de la Seine.

Manuel Bouvier est attaché à ses racines, aux traditions qui ont bercé son enfance et sa jeunesse. Dans la famille Bouvier, on distille depuis 1900. « J’ai moi-même appris avec mon grand-père et mon père », raconte Manuel Bouvier qui se souvient des jours où l’alambic communal était de sortie à Damrémont. Ses racines, cette passion familiale, il ne les a jamais oubliées même quand il est parti au Havre pour ses études. Un diplôme d’ingénieur en poche dans le domaine de la logistique, il a travaillé dans ce secteur d’activité.

 

 

Manuel Bouvier, 42 ans, a réuni ses deux régions de coeur.

Mais, un projet enfoui dans ses gènes ne demandait qu’à éclore. Après le Covid, c’était une évidence. « Je souhaitais perpétuer ce savoir-faire et valoriser mes deux régions de cœur, la Haute-Marne et la Normandie », confie Manuel Bouvier. Il a donc ouvert un atelier artisanal, au Havre, la distillerie de la Seine. La Seine justement est le fil conducteur du projet et de l’activité.

De la source à l’embouchure

L’eau est puisée à la source sur le plateau de Langres puis est utilisée à 776 kilomètres de là, à l’endroit même où la Seine se jette dans la Manche entre le Havre et Honfleur. La boucle est bouclée pour Manuel Bouvier qui peut valoriser ses deux régions de cœur.

Les fruits utilisés, prunes, mirabelles, poires, proviennent aussi de la ferme familiale qu’entend bien conserver et exploiter Manuel Bouvier. Distiller ? « C’est de la diversification agricole », dit-il. Et quand on lui parle de la distance parcourue par son eau pour arriver au Havre, il indique préférer transporter de l’eau plutôt que de puiser dans le réseau avec les pertes que ça engendre, sans compter que la pureté de l’eau de Damrémont fait qu’aucun traitement chimique n’est nécessaire avant distillation. « Je la traite juste par lampes UV pour enlever les bactéries », explique Manuel Bouvier.

La distillerie de la Seine, en quelques années seulement d’existence, bénéficie déjà d’une très bonne réputation. Exemple avec son pastis artisanal médaillé d’argent au concours international de Bruxelles. L’année précédente, c’est la vodka de Manuel Bouvier qui avait remporté un prix. La distillerie de la Seine innove sans cesse avec son gin mirabelle, son loupé amer, sa vodka bio, ses liqueurs menthe et café et au printemps prochain son gin à la poire. Il parait que l’eau de Damrémont n’est pas sans impact gustatif dans ces breuvages. Foi de Haut-Marnais.

C. C.